Le Chemin de Fer du Vivarais, dit “Le Mastrou” est à bout de souffle! La liquidation est-elle imminente?
Photo Jean Rouby
«Vous êtes fou», disait le directeur des Chemins de Fer Départementaux (CFD) en septembre 1968 à Jean Arrivetz, lorsque ce dernier osait lui demander de céder à un groupe de ferroviphiles «un tronçon du Vivarais» après la suppression du réseau. «Vous ne tiendrez pas huit jours!»
Le directeur des CFD se trompait carrément. En 1969, le Chemin du Fer Touristique de Montagne (CFTM) remettait en exploitation la ligne Tournon – Lamastre, le «Mastrou». Pendant quatre décennies, cinq lourdes locomotives Mallet 030-030T tiraient jusqu’à douze voitures à bogies dans la merveilleuse vallée du Doux. 32,6 kilomètres de pur bonheur.
Toutefois, le 10 avril 2008, le Conseil Général de l’Ardèche décidait la suppression des circulations du Mastrou. En Ardèche et ailleurs, on se demandait: «Comment sommes-nous arrivés là?»
Le 5 mai 2008, Pascal Terrasse, Président du Conseil Général, expliquait pourquoi cette décision «extrèmement difficile» était incontournable. A commencer par les difficultés techniques. Aucune des belles Mallet n’est en état de rouler. Et les voies ont été jugées «fatiguées» à tel point que la Direction Départementale de l’Equipement a menacé la suspension de l’autorisation d’exploitation.
Il y a aussi des difficultés financières. Depuis cinq ans, une Société d’Economie Mixte locale (SEM) gère le Mastrou. Le département est l’actionnaire majoritaire de la SEM. Le 31 mars 2008, la SEM a entassé des dettes de 1,4 millions d’euros. Le président de la SEM s’est vu forcé d’engager la procédure de cessation de paiement le 18 avril 2008.
Comme quoi, la SEM ne peut jamais payer les investissements nécessaires pour assurer le futur du Mastrou:
– 5,7 millions d’euros pour la nouvelle gare de St-Jean-de-Muzols laquelle est nécessaire parce que Réseau Ferré de France ne veut plus permettre au Mastrou d’utiliser le tronçon à trois rails entre Tournon et St-Jean, et pour des travaux dans les gares de Boucieu-le-Roi et Lamastre;
– 1,5 millions d’euros pour la remise à niveau des voies et des ouvrages d’art;
– 2,1 millions d’euros pour la remise en état des locomotives et des voitures;
– 1 million d’euros pour la reconstitution des besoins en fonds de roulement;
– soit un total de 10 millions d’euros.
Monsieur Terrasse affirmait: «Je suis prêt à engager le département dans un nouvel effort significatif, mais à la condition d’être accompagné dans cet effort.»
Le 5 mai 2008, le Conseil Général de l’Ardèche a confié à Jean-Pierre Franchisse, ancien maire de Tournon, la mission de «conseil stratégique et de prospective». Monsieur Franchisse expliquait: «Ma mission est de trouver des solutions durables.» On lui donne six mois pour trouver ces solutions.
Puisque le Département veut se retirer de la gestion de la ligne, il faut trouver un nouveau partenaire. Monsieur Franchisse affirmait qu’il va rencontrer les dirigeants de Véolia Transport, la société qui exploite des lignes touristiques comme les chemins de fer de la Rhune où de la Mure.
Un autre obstacle doit être franchi bientôt: «Il ne faut pas que le tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de la SEM» dit Jean-Pierre Franchisse. «Car même si le Mastrou ne roule pas, il faut qu’on puisse garder les employés.» La décision du tribunal doit être rendue le 10 juin.
«Mais si la liquidation est prononcée», confiait Monsieur Franchisse au Dauphiné Libéré, «c’est fini…»
The Vivarais railway – The uncertain future of the «Mastrou»
«You are crazy», said the director of the Chemins de fer départementaux (CFD) in september 1968 to Jean Arrivetz, when the latter asked him to give «a stretch of the Vivarais railway» to his group of rail fans after the closure of the meter gauge network. «You guys won’t be able to run this railway for one week!»
The director of the CFD was wrong. In 1969, the Chemin du Fer Touristique de Montagne (CFTM) started operations on the line Tournon – Lamastre, called the «Mastrou». For almost four decades, five heavy Mallet locomotives towed long strings of old passenger coaches up and down the beautiful valley of the Doux river. 32,6 kilometres of delightful old- time railroading.
Nevertheless, the April 10 2008, the Conseil Général de l’Ardèche (government of the Ardèche department) pulled the plug. People in France and abroad asked themselves: Why did this happen?
May 5 2008, Pascal Terrasse, president of the Conseil Général, explained why it was necessary to suspend operations of the Vivarais railway. First, there are technical problems. None of the beautiful Mallet locomotives is in working order. And the track was deemed too weak for safe operations. Authorities threated to withdraw the operation permits if the track will not be repaired immediately.
There are financial problems as well. For the last five years, the Société d’Economie Mixte Locale (SEM) was running the Vivarais line. The Ardèche department is the major shareholder of the SEM. March 31 2008, the SEM had 1,4 millions euros of debts. The president of the SEM had to start a procedure of suspension of payments.
With this mountain of debts, the SEM will never be able to pay the works which are necessary for the long term survival of the Vivarais railway:
– 5,7 millions for the new station at St-Jean-de-Muzols and works at the stations of Boucieu-le-Roi and Lamastre. The new St-Jean station will be necessary because RFF, the owner of the normal gauge network, wants the Mastrou to withdraw from the Rhone valley main line, on which the Mastrou was running on a three rail stretch between Tournon and St-Jean-de-Muzols.
– 1,5 millions for works on track and bridges;
– 2,1 millions for rolling stock reparations;
– 1 million for working capital requirements;
– which makes 10 million euros.
The president of the department said: «I am willing to help the Vivarais railway, but only if other groups will join the Ardèche department.»
May 5 2008, the Conseil Général hired Jean-Pierre Franchisse, former mayor of the city of Tournon, as «strategic consultant». Mister Franchisse stated: «My mission is to find lasting solutions.» He was given six months to find such solutions.
While the Department wants to withdraw from the daily operation of the Vivarais line, a new operator must be found. Mister Franchisse confirmed that he will talk to Veolia Transport, a company which is running other french tourist railroads such as the Chemin de fer de la Rhune and the Chemin de fer de la Mure.
However, it is uncertain if Jean-Pierre Franchisse will be able to accomplish his mission. Other dangers are luring in the near future. June 10, the Commercial Court at Aubenas will decide wheter the SEM will be liquidated. Mister Franchisse does hope that this will not be the case. Otherwise, he stated, the staff of the Vivarais line must be fired.
«If the Court will liquidate the SEM, this will be the end of the Mastrou», he said to the press.
Andreas Gossweiler
Zurich
http://sauvonslemastrou.over-blog.com
http://trainduvivarais.org/spip.php?article144
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